Voyons maintenant les commandos de montagne, très peu évoqués en général, et assez peu connus du grand public. Dans cet article, nous allons vous parler de l'histoire de cette unité.
Historique du Groupement de commandos de montagne
Le Groupement de Commandos de Montagne (CGM) a été créé en 1997 au moment où l'armée a entamé sa grande mue : d'une armée de conscrits avec un encadrement professionnel, à une armée de métier uniquement. Les commandos de montagne font donc partie de cette refonte de l'armée.
Historiquement, les GCM sont hérités des sections d'éclaireurs skieurs, une sorte de section destinée au renseignement en haute altitude. Pendant la phase de conscription, il s'agissait de l'URH 27, l'Unité de Recherche Humaine. C'était une unité destinée exclusivement au renseignement. Avec la fin de la conscription, il a été décidé d'offrir à cette unité un caractère plus offensif. C'est donc forts de cette double casquette que sont véritablement nés les commandos montagne.
Mais, l'existence de ces commandos est tenue secrète pendant plus de 10 ans, ce qui est rarissime dans l'univers militaire. C'est la mort de l'adjudant Laurent Pican, le 21 septembre 2007, en opération en Afghanistan, qui a révélé publiquement l'existence de ce type spécifique de commandos.
Opérations connues des commandos de montagne
Les commandos de montagne sont principalement dédiés aux opérations extérieures, notamment dans le cadre de la participation française aux forces internationales. Ainsi, depuis leur création, ces commandos ont été déployés en Afghanistan et au Mali, principalement. Cela n'exclut pas la participation à d'autres opérations plus spécifiques. Mais, par essence, les unités commandos ne révèlent pas leurs engagements. Donc, à ce jour, nous ne pouvons pas en communiquer davantage sur les terrains d'opération des GCM. Néanmoins, si l'on se réfère aux régiments d'appartenance des commandos de montagne (comme nous le verrons plus bas), nous pouvons avancer qu'il est fort probable que des commandos montagne soient actuellement déployés à Cincu, en Roumanie, pour défendre le flanc Est de l'Otan.
Morts de certains GCM en opération
Les seules données qui remontent couramment dans l'opinion publique sur les commandos de montagne, ce sont les noms et les portraits de ses membres tombés au champ d'honneur. Ainsi, il y en a d'abord eu trois en Afghanistan. La liste funèbre a commencé avec l'adjudant Laurent Pican.
Avant que deux autres commandos ne décèdent eux aussi en mission le 29 décembre 2011. Il s'agit du major Mohammed El Gharrafi, et du sergent-chef Damien Zingarelli. Tous deux étaient déployés au sein de la Task Force La Fayette, et ont été abattus par des membres de l'armée régulière afghane. En réalité, derrière les uniformes militaires, ce sont des talibans infiltrés qui utilisent cette position pour assassiner des militaires occidentaux. Ce type d'attaque se nomme "green on blue".
Mais, le plus grand drame qui a frappé à ce jour les commandos de montagne se situe au coeur du Sahel malien. Lors d'une opération anti-terroriste, deux hélicoptères de combat se percutent dans un choc violent. La totalité des militaires engagés dans ces deux appareils périt dans ce crash. Six commandos de montagne meurent dans cet accident, c'est à ce jour le plus lourd bilan humain pour les GCM.
Maxime Blasco, le plus connu des commandos de montagne
Le 24 septembre 2021, toujours au Sahel, mais au Burkina Faso, c'est un illustre membre des commandos de montagne qui tombe au champ d'honneur : le caporal-chef Maxime Blasco. Il a été touché par plusieurs tirs d'un djihadiste embusqué, et ce à courte distance. Ce soldat est certainement le plus connu des commandos de montagne. En effet, il avait déjà reçu plusieurs médailles militaires pour saluer ses actions dans la bande sahélienne.
Il avait également donné une interview au journal télévisé de France 2, qui avait marqué les esprits. Enfin, il avait eu droit à des obsèques nationales. A cette occasion, il a été décoré par Emmanuel Macron officier de la légion d'honneur, et promu sergent à titre posthume.
Intégration aux bataillons de chasseurs alpins
Les commandos de montagne font essentiellement partie des régiments de chasseurs alpins. Ainsi, sur un total de 200 commandos montagne, pas moins de 90 sont intégrés dans trois régiments de chasseurs alpins (les 7èmes, 13èmes et 27èmes).
Mais, afin de développer d'autres compétences opérationnelles, le reste des commandos de montagne est rattaché à quatre unités : le 93ème régiment d'artillerie de montagne, la 27ème compagnie de commandement et de transmission de montagne, le 4ème régiment de chasseurs et le 2ème régiment étranger de génie.
Techniques spéciales des commandos de montagne
Les commandos de montagne possèdent certaines techniques particulières qu'ils sont les seuls à déployer en opération. Parmi elles, la plus remarquable et sans doute les vols tactiques crépusculaires en parapente biplace, qui sont utilisés pour exfiltrer des personnes de nuit, de façon discrète (sans moteur, et sans assistance).
Ils utilisent également le parapente pour transporter des charges lourdes, ou alors le parapente avec des skis, pour les milieux d'altitude.
